Saint-Emilion, Pomerol ou Pauillac, le classement des vins de Bordeaux, un heureux casse-tête !
Le classement des vins de Bordeaux, un heureux casse-tête !
Comment s’y retrouver avec la classification des vins bordelais : grands crus classés, crus bourgeois, crus artisans, et puis les premiers grands crus classés, les deuxièmes … La tâche n’est pas simple. Voici quelques indications qui vous aideront à y voir un peu plus clair.
Le Bordelais, le plus vaste vignoble de France, est aussi celui qui possède le plus grand nombre de classements avec au total 57 appellations d'origine contrôlée à Bordeaux ! Si cette volonté classificatrice est née et perdure en raison d’un désir de hiérarchiser les domaines viticoles, elle ne concerne pas cependant toutes les régions, puisque certaines zones échappent aux catalogages, comme Pomerol, donnant ainsi à l’ensemble de la démarche un aspect incomplet.
Pour la petite histoire, tout a commencé sous Napoléon III. À l’occasion de l’exposition universelle de Paris en 1855, l’empereur demanda aux courtiers de l’industrie viticole de réaliser une classification des grands crus bordelais. Jugés selon leur prix et la réputation de la propriété, les vins furent répartis en cinq crus en fonction de leur importance. Ce premier classement officiel, qui a légèrement évolué avec le temps, fait encore aujourd’hui figure d’autorité, même s’il est aussi critiqué. Il correspond à l’un des principaux classements qui existent actuellement pour le vignoble bordelais, et il est indiqué sur l’étiquette des bouteilles. Les grands crus classés désignent des vins rouges et blancs de très grande qualité, comme les châteaux Margaux, Latour ou Lafite Rothschild pour les premiers crus, ou les châteaux Lascombes et Durfort-Vivens pour les deuxièmes, etc.
Oubliées par la sélection officielle de 1855, certaines zones viticoles ont créé leur propre classement, comme Graves, Saint-Émilion et le Médoc. Officialisé en 1959, le classement de Graves regroupe 16 crus. Le classement de Saint-Émilion, qui existe depuis 1954, est légèrement plus complexe et concerne uniquement l’une de ses deux appellations, le Saint-Émilion grand cru, laissant de côté le Saint-Émilion. Ils sont répertoriés en deux catégories, les grand crus classés et les premiers grands crus classés.
Très bons vins du Médoc, les crus bourgeois n’ont pas cependant accédé à la classification de 1855. Ils renvoient à un classement plus ancien. Avant le dix-neuvième siècle, et dès le Moyen-âge, il était coutume de désigner un vin selon la fonction sociale de son propriétaire. On trouvait alors les crus bourgeois, artisans et paysans.
Cette dernière appellation est la seule qui a disparu de nos jours, puisque la dénomination « crus artisans » renvoie à des vins du Médoc établis dans des conditions précises que les pouvoirs publics ont définies récemment. Depuis 1989, le Syndicat des Crus Artisans du Médoc luttait pour faire reconnaître officiellement leur identité propre. Pour obtenir ce titre notamment, la propriété doit correspondre à une structure familiale qui réalise à la fois la viticulture, la vinification et la commercialisation des vins.
Au total, il y a 57 appellations d'origine contrôlée à Bordeaux. Si la connaissance de ces différents classements est utile et souvent rassurante à l’heure de choisir son vin, le curieux amateur ne manquera tout de même pas de partir à la découverte des domaines non classés à l’origine de vins surprenants, parfois de très grande qualité.
Mais évidemment, au delà des classements, rien de tel qu'une dégustation pour se faire une idée soit même de la qualité d'un vin. En sillonnant le bordelais, nous avons fait de belles découvertes et nous vous proposons une petite sélection de Grands Crus du Bordelais qui nous ont beaucoup plus. N'hésitez pas à nous donner votre opinion !
Article écrit par Isabelle Escande, plume gourmande